L'université Paris-Dauphine souhaite augmenter ses frais d'inscription

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La décision n'est pas encore prise mais suscite déjà une polémique, ainsi qu'une nette hostilité de la part du ministère de l'enseignement supérieur : l'université Paris-IX-Dauphine envisage d'augmenter ses frais d'inscription sur les diplômes d'université (DU), non reconnus au niveau national et dont la tarification est libre. Le conseil d'administration devrait se prononcer le 25 février sur ce projet, que l'université espère appliquer progressivement à partir de la rentrée 2009.

Actuellement, 2 000 étudiants de Dauphine sur 8 500 sont inscrits en DU. Avec cette réforme, leurs frais d'inscription - 350 à 400 euros en moyenne aujourd'hui - pourraient atteindre 1 650 euros. Parallèlement, leur modulation en fonction du revenu de la famille de l'étudiant est envisagée. "Les étudiants les plus démunis bénéficieront de cette réforme, assure Laurent Batsch, président de Dauphine. 20 % de nos étudiants seront exonérés de tout droit d'inscription, contre 12,5 % actuellement."

Concernant les DU, l'aval du ministère n'est pas obligatoire, mais son accord de principe est indispensable. M. Batsch ne cache pas que l'université pourrait, à terme, proposer deux types de formation : soit le diplôme national, soit un "package" composé du diplôme national (300 heures) et du supplément DU (150 heures). Cette dernière formule pourrait attirer la plupart des étudiants de Dauphine. Pour M. Batsch, élu le 14 mai 2007 sur le projet de réformer les droits d'inscription, cette réforme se justifie par une situation financière difficile : "Nous avons besoin de 6 milliards d'euros pour continuer à offrir les prestations de qualité qui ont fait la réputation de notre université. Ce n'est pas le ministère qui va apporter cet argent, à nous de le trouver." Depuis 2004, Dauphine bénéficie d'un statut de "grand établissement" qui lui permet de sélectionner ses étudiants, mais reste sous la tutelle du ministère de l'enseignement supérieur, qui la finance à 85 %.

Vendredi 1er février, la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a rappelé dans un communiqué "qu'il est interdit d'imposer aux étudiants inscrits à un diplôme national de s'inscrire parallèlement à une formation complémentaire, entraînant des frais supplémentaires pour valider leurs diplômes". La ministre ajoute qu'elle "veillera à ce que la loi soit strictement appliquée" et que "toute décision entachée d'illégalité sera immédiatement déférée devant le juge par le recteur". L'augmentation des droits d'inscription comme leur modulation sont combattus par la plupart des organisations étudiantes.

Luc Cédelle et Catherine Rollot
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